fraude interne

La fraude interne : un risque silencieux mais majeur pour les entreprises

Le cabinet KPMG dévoile son analyse mondiale consacrée au profil type du fraudeur en entreprise. Les conclusions sont saisissantes et rappellent que la fraude interne constitue l’une des menaces les plus sous-estimées et pourtant les plus destructrices pour les organisations. Dans une écrasante majorité des cas, l’auteur de la fraude n’est pas un pirate informatique tapi dans l’ombre, mais un collaborateur parfaitement intégré, souvent un homme, occupant une fonction clé — cadre, manager ou dirigeant — bénéficiant d’une légitimité installée de longue date.
Ce fraudeur n’a pas besoin de techniques sophistiquées : il exploite simplement les carences des contrôles, les habitudes de confiance et la routine des processus internes.

Contrairement au hacker, silhouette extérieure cherchant à pénétrer le système par la technologie, le fraudeur interne agit de l’intérieur. Il connaît les procédures, les angles morts, les imprécisions des validations et les faiblesses humaines. Et c’est précisément cette proximité qui rend la fraude interne si difficile à détecter, si durable, et parfois si coûteuse.

Fraudeur interne vs hacker : deux menaces, deux univers

L’étude menée par KPMG opère une distinction précise entre deux catégories de menaces :

• Le fraudeur interne : un acteur déjà présent dans l’organisation, doté d’une autonomie opérationnelle, d’un accès privilégié aux actifs et d’une connaissance intime des processus.
• Le hacker : une entité extérieure, davantage tournée vers l’exploitation de failles techniques, l’ingénierie sociale ou l’intrusion logicielle.

Le fraudeur interne ne force aucune porte. Il saisit des opportunités. Il profite de son ancienneté, souvent supérieure à six ans, de la confiance dont il jouit auprès de sa hiérarchie, et de l’absence de supervision pour détourner des fonds, falsifier des documents ou manipuler des transactions. La fraude interne se nourrit de silence, d’habitudes et d’un déficit de contrôle.

Cette dynamique procède rarement d’un mobile émotionnel. Il ne s’agit pas de vengeance ou d’une hostilité ouverte, mais d’un calcul rationnel : “Pourquoi pas moi, si personne ne surveille vraiment ?”
La fraude interne devient alors un dérèglement insidieux, un glissement progressif où un collaborateur apparemment irréprochable exploite les lacunes de l’organisation.

Une fraude interne majoritairement masculine, expérimentée et bien intégrée

KPMG dresse un portrait récurrent :
– Homme,
– Âgé de 36 à 55 ans,
– Très bien inséré dans l’entreprise,
– Souvent extraverti, apprécié, perçu comme loyal et fiable,
– Actif dans les directions opérationnelles, financières ou générales.

Ces postes stratégiques offrent naturellement une grande latitude : accès à l’information, responsabilités décisionnelles, gestion d’actifs, contrôle de flux financiers… Autant d’éléments qui favorisent, lorsqu’ils ne sont pas surveillés, l’émergence de fraudes internes.

La majorité des affaires concerne des montants inférieurs à 200 000 dollars (78 % des cas), mais certaines fraudes internes atteignent des sommets lorsque les contrôles sont inexistants ou lorsqu’elles opèrent sur plusieurs années, parfois dans un cadre international.

Les schémas les plus fréquents de fraude interne identifiés par KPMG sont :

  • détournement d’actifs (52 %),

  • falsification de documents (29 %),

  • vol d’actifs (24 %).

Cette répartition met en lumière la vulnérabilité intrinsèque des fonctions centrales. L’étude insiste également sur un point sensible : le fait que certaines fraudes internes touchent le périmètre du PDG ne signifie pas que la direction soit complice.
Il s’agit d’un effet structurel : les services rattachés au PDG (finances, achats, opérations, direction générale) disposent d’une autonomie importante, ce qui rend le contrôle plus difficile.

Les failles de gouvernance, premier carburant de la fraude interne

Les causes profondes de la fraude interne reposent presque toujours sur la faiblesse des dispositifs de contrôle. Les chiffres de KPMG le confirment :

  • 76 % des fraudes internes surviennent en raison d’un manque de contrôles internes structurés.

  • 51 % sont favorisées par l’absence de dispositifs antifraude.

  • Près d’un dossier sur deux ayant échappé à toute supervision dépasse le million de dollars de préjudice.

Autrement dit : là où il n’y a pas de contrôle, la fraude interne prospère.

Les organisations qui se reposent uniquement sur la technologie ou sur la confiance hiérarchique s’exposent à des pertes massives. La fraude interne est rarement spectaculaire. C’est une fuite lente, quasi imperceptible… jusqu’au jour où les montants deviennent colossaux.

La prévention impose donc une vision globale :
• meilleure gouvernance,
contrôles renforcés des salariés,
• mécanismes d’alerte interne,
• audits réguliers,
• culture de transparence,
• responsabilité partagée.

L’analyse de données, les revues croisées et les audits externes deviennent des armes puissantes pour repérer les anomalies qui signalent une fraude interne naissante.

Renforcer la gouvernance : un impératif face à la montée de la fraude interne

La prévalence du risque interne change radicalement la manière dont les entreprises doivent appréhender leur sécurité. Il ne s’agit plus seulement de se défendre contre l’extérieur. Il faut aussi — et surtout — regarder à l’intérieur.

Lutter contre la fraude interne implique :

  • l’implication directe de la gouvernance,

  • une structuration robuste des fonctions d’audit,

  • un lien constant entre les services financiers, juridiques, RH et opérationnels,

  • une mise à jour régulière de la cartographie des risques internes.

Les avantages d’une stratégie antifraude solide sont multiples :
• réduction significative des pertes,
• amélioration de la conformité réglementaire,
• renforcement de la crédibilité auprès des partenaires,
• résilience accrue face aux aléas,
• sécurisation des actifs stratégiques.

Comprendre la fraude interne, c’est aussi reconnaître que la menace peut naître du cœur même de l’entreprise, au sein de ses équipes les plus respectées. La vigilance n’est pas une option : c’est un pilier de survie organisationnelle.

fraude interne

 


FAQ – Fraude interne : questions les plus fréquentes


1. Qu’est-ce que la fraude interne ?

La fraude interne désigne tout acte malveillant ou illégal commis par un collaborateur, un cadre ou un dirigeant au sein d’une organisation. Cela inclut le détournement d’actifs, la falsification de documents, la manipulation comptable, le vol d’informations ou tout enrichissement personnel obtenu en exploitant les failles de l’entreprise.

 

2. Quels sont les signes qui peuvent révéler une fraude interne ?

Les indicateurs les plus courants sont :
– des écarts dans les stocks ou les inventaires,
– des documents modifiés ou incohérents,
– des dépenses inhabituelles,
– des transactions non justifiées,
– un collaborateur refusant subitement les contrôles,
– une activité anormalement opaque,
– un rythme irrégulier de flux financiers.
L’apparition simultanée de plusieurs signaux doit inciter à une investigation.

 

3. Qui peut être à l’origine d’une fraude interne ?

Dans la majorité des cas, le fraudeur interne est un salarié en poste depuis plusieurs années, souvent perçu comme fiable et discret. Cadres, responsables financiers, gestionnaires d’achats, employés de logistique ou même dirigeants intermédiaires : le profil est varié, mais il dispose généralement d’un accès direct aux actifs ou aux processus sensibles.

 

4. Pourquoi la fraude interne est-elle difficile à détecter ?

Parce qu’elle est commise par des personnes intégrées à l’organisation, invisibles aux yeux des contrôles classiques. Le fraudeur connaît parfaitement les procédures, les points faibles et la culture interne. Il agit souvent progressivement, ce qui rend la fraude interne extrêmement difficile à repérer sans expertise externe.

 

5. Quels types de fraude interne sont les plus courants ?

Les formes les plus répandues sont :
– détournement de marchandises ou de fonds,
– manipulation comptable et falsification,
– notes de frais frauduleuses,
– vol de données sensibles,
– favoritisme et conflits d’intérêts,
– surfacturation ou doubles factures,
– abus de position hiérarchique.
Chaque secteur présente des risques spécifiques.

 

6. Quel est l’impact d’une fraude interne sur une entreprise ?

La fraude interne engendre :
– des pertes financières directes,
– une détérioration de la confiance interne,
– des perturbations opérationnelles,
– des risques juridiques,
– une atteinte à la réputation,
– des coûts d’audit supplémentaires.
Certaines fraudes internes peuvent déstabiliser durablement une structure et menacer sa pérennité.

 

7. Comment prévenir la fraude interne ?

La prévention repose sur :
– des contrôles internes rigoureux,
– une séparation claire des tâches,
– des audits réguliers,
– une culture éthique forte,
– des dispositifs d’alerte internes,
– l’analyse de données pour repérer les anomalies,
– la sensibilisation des équipes.
La prévention est toujours moins coûteuse que la résolution d’un cas avéré.

 

8. Que faire si l’on soupçonne une fraude interne ?

Il est essentiel d’agir rapidement mais discrètement.
Il ne faut pas confronter directement la personne suspectée.
Le mieux est de solliciter un professionnel agréé comme CERIPE, capable de mener une enquête confidentielle, juridiquement encadrée, et de collecter des preuves exploitables.

 

9. Un détective privé peut-il enquêter sur une fraude interne ?

Oui. Les détectives privés agréés CNAPS sont légalement habilités à mener des enquêtes en entreprise pour établir la réalité d’une fraude interne. Ils peuvent réaliser des surveillances, des vérifications, des recherches documentaires et fournir des preuves recevables devant un juge.

 

10. Les preuves recueillies par un détective privé sont-elles recevables ?

Absolument. À condition qu’elles aient été obtenues légalement, les preuves collectées par un détective privé sont pleinement recevables devant les tribunaux. Les rapports CERIPE, par exemple, sont utilisés dans des procédures disciplinaires, prud’homales, civiles ou pénales.

 

11. Comment CERIPE intervient-il dans un cas de fraude interne ?

CERIPE suit une méthodologie précise :

  1. Analyse du contexte et définition des enjeux.
  2. Plan d’enquête adapté au fonctionnement de l’entreprise.
  3. Investigations discrètes : surveillances, recoupements, vérifications.
  4. Collecte d’éléments matériels exploitables légalement.
  5. Remise d’un rapport complet, utilisable devant les instances compétentes.
  6. Conseils stratégiques pour éviter la réapparition du risque.

 

12. Peut-on éviter complètement la fraude interne ?

Il est impossible d’éliminer totalement le risque, car aucun système n’est infaillible.
En revanche, il est possible de réduire drastiquement les probabilités grâce à :
– un cadre de gouvernance solide,
– des contrôles réguliers,
– un suivi administratif précis,
– une supervision active,
– des audits indépendants.
L’implication de la direction est un facteur déterminant.

 

13. Quels secteurs sont les plus touchés par la fraude interne ?

Les secteurs les plus exposés sont :
– logistique et transport,
– grande distribution,
– finance et assurance,
– BTP et industrie,
– services aux entreprises,
– collectivités et associations,
– commerce de détail.
Mais la fraude interne touche toutes les structures, sans exception.

 

14. Combien coûte la fraude interne en moyenne ?

Les montants varient fortement.
La plupart des fraudes internes constatées restent inférieures à 200 000 €, mais certaines atteignent plusieurs millions lorsqu’elles sont anciennes, complexes ou transnationales.
Plus la détection est tardive, plus le dommage est important.

 

15. Quand faut-il contacter CERIPE ?

Dès que :
– des incohérences apparaissent,
– un doute persiste,
– un comportement inhabituel alerte,
– un écart financier ou documentaire survient,
– un signal faible se répète.
Plus l’enquête commence tôt, plus les preuves sont simples à obtenir et les pertes à limiter.

 

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